Rock’n’Folk Art

Le Folk Art américain fédère sans jugement de valeur toutes formes « irrégulières » de l’art contemporain, il demeure toujours proche d’une réalié populaire et porteur d’une mémoire collective.

Les artistes réunit par La Pop Galerie sont originaires du Deep South, le sud profond. Entre Memphis et le Delta du Mississippi, ils restent très influencés par la culture créole du bayou.

Du Country Blues solitaire et primitif de Son House au Captain Beefheart rajoutant Van à son nom en hommage à Van Gogh (Don Van Vliet), de Mac Rebennack aka Dr John, le Nightripper qui recrée sur scène l’univers mystique de la Nouvelle–Orléans vêtu de tuniques perlées blacks indians, tissées de peaux de serpents et de colifichets vaudous, aux platform shoes et maquillages outranciés empruntés chez les prostituées noires de Beale Street par les vedettes anglaises du Glam Rock, la musique du diable (blue devil) a toujours entretenu d’étroites relations avec la peinture. En s’appropriant l’imagerie populaire à travers la technique de la récupération, du détournement ou du collage, ces artistes se nourissent des mêmes thémes et La mise en parallèle de ces deux univers s’inscrit dans une tradition entendue et comprise par tous.

Les œuvres présentées dans cette exposition reflètent telles des îcones païènes le regard d’une autre Amérique, peuplée de musiciens légendaires, véritables outsiders du monde moderne.

 

Quelques bios …

 

Kata Billups, née en 1958 à  Charleston, West Virginie. Elle  invente le « Icon Art ».après une visite mémorable de la Elvis Presley mansion.Dans ses toiles elle n’hésite pas à réunir les Beatles en costume Pierre Cardin dans le salon de Graceland sous la moue dubitative du Roi et de la choucroute de Priscilla Beaulieu. Après avoir dessiné Bob Dylan pour une couverture d’un célèbre magazine, elle a une révélation quasi mystique et depuis, vénère dans ses tableaux le barde de Duluth, Minnesota. Kata Billups revendique une certaine idée du kitsch et considére feu le révérend Howard Finster comme un guide spirituel.

 

.Elayne Goodman, vie à Columbus, Mississippi. Elvis Presley, l’artiste le plus populaire du vingtième siècle, symbole des États Unis d’Amérique au même titre que le Coca Cola ou la bannière étoilée, authentique œuvre d’art « red neck » ambulante, ne pouvait que combler la frénésie monomaniaque d’une Elayne, infirmière à la retraite de l’état du Mississippi  qui n’a de cesse de décliner son idole sous toutes les coutures, de préférence pailletées. La touchante devotion qui anime ses retables psychédéliques la sauve d’une simple « kitscherie » supplémentaire et nous permet d’y croire à notre tour

 

Sainte James Boudrôt ,né en 1948 à la Nouvelle Orléans. Avocat de formation il découvre le folk art, abandonne son métier et invente une peinture funéraire couverte de symboles obscurs … Il peint sur des vieilles fenêtres en bois des musiciens célèbres et des personnages décédés qui ont fait l’histoire de la Big Easy.. Son travail est considéré comme un document original sur un folklore unique en Louisiane.

 

Tommy Cheng, né à Honolulu, Hawaii. Manipulateur de marionnettes, Tommy commence à dessiner à l’arrière du bus pendant les tournées. Très vite il décide de peindre en noir et blanc sur des plaques de contre plaqué les musiciens de blues qu’il admire. Cet Hawaiien champion de ukulélé vit et travaille dans les sous sols d’une église épiscopale dans les quartiers chics de New-York

 

James »Jack »Poppitz, né en 1957 à Actenburg, Missouri. Jack décide très jeune de lâcher ses études pour se consacrer à l’exploration des États Unis d’Amérique en auto-stop. Il survit en faisant des petits boulots et apprend à peindre en fabricant des panneaux publicitaires. Il devient menuisier puis se lance dans le show-bizz avant d’être stoppé net par un terrible accident. Avec l’argent de l’assurance, il s’installe à Denver, Colorado, se remarie et peint des musiciens légendaires sur des planches qu’il ramasse sur les chantiers. Son art est profondément américain et rappelle les enclos de ferme, la Petite maison dans la Prairie …

 

Sue Millon, née en 1958 dans le Michigan est initiée par son grand père sculpteur sur bois lors de mémorables randonnées, Suzie dessine au pastel des portraits de son entourage et découvre le Blues que diffuse à longueur de journée la radio grandes ondes.Elle s’installe à Memphis avec un musicien et ouvre un studio d’enregistrement. Ils s’inspirent dans une relation intense mais … brève. Sue Million s’installe ensuite à la Nouvelle Orléans où elle decouvre la peinture sur verre remixe les traditionnelles memory jars. et s’amuse à raconter dans des cigars boxes la vie des Pionniers du Rock’n’Roll.

 

Lamar Sorrento né en 1949 à Memphis, Tennesse. Chanteur et guitariste de la scène underground locale, il peint en autodidacte convaincu l’univers musical qui l’obsède depuis toujours. Ses portraits peint à l’arrache de Robert Johnson, Hank Williams ou Django Rheinardt – dont il est le plus grand fan – ornent les murs de nombreuses stars du Rock. Il a illustré des pochettes de disques dont un tribute à Sun Record, voisinage oblige !

 

Herbert Singleton, né en 1945, mort en 2008 à La Nouvelle Orléans. Il quitte très tôt l’école et atterrit aussi rapidement en prison. Il s’intéresse à la sculpture sur bois quand les serpents qu’il confectionne avec la boue du Mississippi commencent à tomber en miettes. Il travaille sur des pieds de tabourets, essentiellement des bois très dur, Singleton est un hard worker tanné par les années de pénitencier qu’il accumule (stup et cambriolages). Il arrête net la production de canne quand un pimp de ses voisins l’utilise pour achèver une de ses gagneuses. Dés lors il sculpte sur des billots de bois des scènes de l’histoire afro-américaine, grave des versets tirés de la Bible ou les fanfares qui défilent pendant le Carnaval de La Nouvelle Orléans. Il meurt chez lui, considéré tardivement comme le plus grand sculpteur sur bois du pays.

 

 Chuckie Williams, né en 1957, mort en 1998 à Shevreport, Louisiane. « Artist »  Chuckie n’hésite pas à recouvrir de paillettes les célébrités de la musique populaire qu’il peint sur n’importe quel support de récupération. Virtuose du portrait et fasciné par les stars qui passe en boucle sur sa télé – il fait une fixation notoire sur la famille Jackson – il finit rarement ses tableaux et les oublie sur le pas de sa porte ce qui, livrés aux intempéries renforcent paradoxalement leur puissance graphique. Artiste profondément original, il succombe des suites d’un diabète mal soigné dans sa maison aux murs recouverts de portraits de ses chanteurs et chanteuses préférés…

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